Voile intégral : vers une loi limitée
Interdiction dans les services publics. Mais pas dans la rue. C'est ce que devrait proposer, aujourd'hui, le rapport parlementaire.
Après six mois de travaux, la mission parlementaire, présidée par le communiste André Gérin (Lyon), et dont le rapporteur est l'UMP Éric Raoult (Seine-Saint-Denis), va remettre son rapport sur le voile intégral, ce matin, au président de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Ce rapport préconisera une batterie de mesures dont une loi d'interdiction dans les services publics, transports compris.
Si droite et gauche sont d'accord pour rejeter le port du voile intégral (en France, le niqab plus que la burqa grillagée), les conclusions du rapport sont loin de faire l'unanimité. Les onze membres PS de la mission parlementaire boycottent le vote pour protester contre un débat « pollué par celui sur l'identité nationale ». Le PS est, en outre, divisé entre partisans d'une prohibition totale et opposants à toute loi « stigmatisante » sur un phénomène « marginal ».
Pas d'unité non plus à droite : des membres UMP de la mission - tout comme son président, André Gerin - veulent aller plus loin avec une loi d'interdiction générale dans tout l'espace public, prônée depuis des mois par le patron des députés UMP, Jean-François Copé. Le rapporteur, Éric Raoult, plaide d'abord pour une résolution parlementaire, proclamant que « c'est toute la France qui dit non au voile intégral » et qu'il doit être « prohibé sur le territoire de la République ».
L'idée d'une loi d'interdiction générale - avec amende à la clef - n'est pas retenue. Si l'Assemblée s'engageait dans cette voie, estime le rapport, il faudrait « recueillir l'avis du Conseil d'État en amont » pour s'assurer de son caractère constitutionnel.
Des militantes de « Ni Putes ni Soumises », vêtues de burqas, ont manifesté, hier, devant le siège du PS, pour lui demander de soutenir le principe d'une loi.